Littérature française TD S4

  • Cours (CM) -
  • Cours intégrés (CI) -
  • Travaux dirigés (TD) 24h
  • Travaux pratiques (TP) -
  • Travail étudiant (TE) -

Langue de l'enseignement : Français

Description du contenu de l'enseignement

LT23DM13 TD (étudiant·es de Lettres Modernes et de Lettres classiques)

Gr. 1 M. BEUVIER, littérature du XVIe siècle : Les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné

Oeuvre étudiée: Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques (1616), livres I ("Misères") et II ("Princes")
Édition au programme : se procurer de préférence et si possible l'édition de Frank Lestringant (Gallimard)
Descriptif : Soldat de métier, Agrippa d’Aubigné a composé Les Tragiques pendant près de quarante ans, entre 1577 et 1616. Ce long poème a été entrepris lorsque les batailles et les sièges laissaient quelque répit à son auteur, puis continué et réélaboré après que les combats eurent cessé. L’œuvre dresse le tableau des guerres de religion et des violences qu’elles ont déchaînées, en analyse les causes, fustige ceux que l’auteur considère comme les coupables. Par la rudesse de son ton à la fois militant et prophétique, l’ouvrage cherche à compenser la défaite historique des protestants par une victoire métaphysique et littéraire. Le cours se concentrera sur les deux premiers livres : « Misères », qui représente les afflictions de la France déchirée, et « Princes », qui dénonce les vices de la cour des Valois.

Gr. 2 Mme LUZEL, "Littérature du XVIe siècle : recueils de contes et de nouvelles de la Renaissance"
Oeuvre étudiée: Marguerite de Navarre, L'Heptaméron (édition indifférente si elle est complète et comprend bien les 72 nouvelles)

Gr. 3


Gr. 4 M. RUMEAU

Diderot et l'invention de la critique d'art littéraire


En commentant de 1759 à 1781 le Salon, exposition bisannuelle de peinture et de sculpture dont la fondation remonte au XVIIe siècle, Diderot ne se contente pas de décrire sous la forme d’une correspondance avec un ami lointain les œuvres d'art qu'il a sous les yeux. Peu diffusés au XVIIIe siècle, d’abord destinés au cercle restreint des princes européens désireux d’être informés de l’actualité parisienne, ces textes publiés dans la Correspondance littéraire de Melchior Grimm constituent l'acte fondateur d'un discours littéraire sur l'art dont la postérité sera considérable tout au long du XIXe siècle et jusqu'à nos jours. A partir de l'étude d'extraits choisis, ce cours proposera de replacer les écrits sur l'art de Diderot dans leur contexte culturel et artistique de rédaction, en mettant particulièrement en avant les stratégies narratives et stylistiques par lesquelles l'auteur renouvelle le genre rhétorique ancien de l'ekphrasis. Mêlant la prose journalistique, la fiction littéraire, le dialogue et la méditation philosophique, l'hybridité générique et la variété thématique des Salons offriront une porte d'entrée privilégiée pour approcher l'œuvre et la pensée de l’un des grands artisans de L'Encyclopédie.

Œuvre au programme (édition obligatoire) :
Diderot, Salons [1759 – 1781], éd. M. Delon, Gallimard, Folio Classique, 2008. Il est vivement recommandé d'avoir lu les Salons de 1763, 1765 et 1767 avant la première séance de cours.


LT61BM40 (étudiant·es de la licence Humanités)
M. RUMEAU
La figure de l’artiste et le mythe du créateur, des Salons de Diderot à L’Œuvre de Zola

De Diderot à Zola, les écrivains amateurs d’art mettent volontiers en scène l’originalité et la singularité des artistes dont ils célèbrent les pouvoirs créateurs. Dès le XVIIIe siècle, les Salons de Diderot, comptes rendus de l’exposition bisannuelle de peinture et de sculpture, exaltent ainsi la « magie » des natures mortes de Chardin, l’illusionnisme saisissant des paysages de Vernet qui semble avoir « volé à la nature son secret », puisque « tout ce qu’elle produit, il peut le répéter », ou encore les prouesses du sculpteur Falconet, « émule des dieux » et nouveau « Prométhée » capable de donner au marbre « la mollesse de la chair » et d’insuffler la vie à la matière inanimée. Au XIXe siècle, la vogue des romans de l’artiste et des fictions sur l’art coïncide avec une curiosité publique et médiatique grandissante pour la figure du créateur œuvrant dans l’espace mystérieux de l’atelier. De Frenhofer, que Balzac décrit dans Le Chef-d’œuvre inconnu comme un « génie fantasque vivant dans une sphère inconnue » à Claude Lantier, peintre impuissant dont Zola retrace les échecs répétés dans L’Œuvre, l’artiste devient un véritable personnage romanesque susceptible de porter une interrogation sur les conditions et les possibilités de la création. Tout l’enjeu de ce cours sera d’interroger le discours des écrivains sur l’art pour comprendre, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, la constitution d’un imaginaire du génie étroitement lié à une mythologie du créateur qui continue d’influencer nos représentations contemporaines.

Œuvres au programme (lectures obligatoires, à apporter en cours) :
- Diderot, Salons [1759 – 1781], éd. M. Delon, Gallimard, Folio Classique, 2008. Le cours s’appuiera notamment sur les Salons de 1763 et 1765.
- Balzac, Le Chef d’œuvre inconnu [1831] dans Le Chef-d’œuvre inconnu et autres nouvelles, édition d’Adrien Goetz, Gallimard, Folio Classique, 1994.
- Zola, L’Œuvre [1886], édition d’Henri Mitterand (préface de Bruno Foucart), Gallimard, Folio Classique, 1983 (réédition 2020).